Votre voiture consomme plus que ce qu'elle promettait ? C'est normal. Ou, en tout cas, compréhensible à la lumière de nos mesures et de nos explications, voici pourquoi.
Calcul des consommations officielles, mode d'emploi
En conclusion
Fiat 500 1.2 8V - Essence de 69 ch + 35,6 %
Peugeot 207 1.6 THP 5 p. - Essence de 150 ch. + 16,5 %
Renault Mégane dCi 130 - Diesel de 130 ch + 40,2 %
BMW 330 d A - Diesel de 245 ch + 21 %
Ford Kuga TDCi - Diesel de 136 ch + 16,1 %
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Entre les coups de fièvre sur le prix des carburants (1,50 € le litre de gazole cet été), le pouvoir d'achat en berne et la mise en place du bonus-malus, la consommation des véhicules n'a jamais été autant au cœur des préoccupations des automobilistes. Du coup, les constructeurs vantent à longueur de réclames la sobriété de leurs modèles avec des valeurs souvent hallucinantes.
Problème : ces chiffres ne reflètent pas la réalité. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'entre l'utilisation de votre voiture, et les normes des tests réalisés par l'Union technique de l'automobile, du motocycle et du cycle (Utac) en vue de l'homologation des véhicules en France, il y a d'énormes différences.
Procédures décalées
Jugez plutôt : d'abord, les essais de l'Utac sont effectués sur un banc à rouleaux, c'est-à-dire que la voiture ne circule pas sur la route. Certes, les techniciens prennent en compte des paramètres fondamentaux comme les frottements ou l'aérodynamisme mais la longueur du cycle en lui-même ne cadre pas avec la « vraie vie ».
En outre, le mode de conduite indiqué par la procédure ne correspond pas non plus. Un exemple ? Le test extra urbain (donc en usages routier et autoroutier) ne prévoit qu'une « pointe » de vitesse à 120 km/h. Le reste est effectué à 100 km/h, voire 70. On est bien loin des 130 km/h réglementaires sur autoroute...
Un autre exemple ? Les accélérations sont effectuées à demi-charge, alors que l'on a parfois besoin de solliciter la mécanique pour une manœuvre de dépassement sur route ou, avec une citadine, pour s'insérer dans le trafic d'une voie express. Enfin, avant de réaliser les tests, la norme prévoit l'immobilisation durant six heures du véhicule, moteur coupé, dans un hall de conditionnement à une température comprise entre 20 et 30 °C.
Mais alors à quoi servent les essais de l'Utac puisque ses chiffres ne sont pas en phase avec la réalité ? En fait, ces tests normés au niveau européen permettent d'obtenir des valeurs comparatives fiables. Effectués avec sérieux, et laissant le moins de chances possible au hasard, ils ne sont pas à remettre en cause.
Publicité mensongère
En revanche, nous dénonçons le fait que certains constructeurs profitent du caractère avantageux de ces données pour les utiliser à des fins commerciales ou publicitaires.
Pour évaluer la différence entre les consommations normalisées et celles de nos véhicules sur route, nous avons réuni cinq modèles de différentes catégories pour un test « grandeur nature ». Et les résultats parlent d'eux-mêmes : en consommation mixte, les écarts finaux sont compris
entre + 16,1 % (Ford Kuga) et + 40,2 % (Renault Mégane). Quantitativement, cela représente en moyenne une consommation supérieure d'environ 1,5 l aux 100 km par rapport à la valeur mixte annoncée.
Des écarts importants, qui peuvent faire penser à de la publicité mensongère et rendre perplexes les futurs acheteurs. Voilà qui est dommage car, paradoxalement, nos voitures n'ont jamais été aussi sobres compte tenu des performances qu'elles proposent.
http://www.argusauto.com/actualite-auto ... Art=147991