Né petit 4x4 mais devenu l’un des plus grands des SUV compacts, le Toyota RAV4 de quatrième génération se modernise et se dote d’une motorisation Diesel 124 chevaux conforme aux standards du marché. Mais il fait l’impasse, pour celle-ci, sur la transmission intégrale qui a fait sa renommée.
C’est un nouveau saut générationnel qu’effectue le Toyota RAV4 avec cette quatrième version qui n’a plus grand-chose à voir avec le petit 4x4 citadin de 3,69 mètres de long à l’origine de la saga en 1994. Déjà, avec la précédente version, la troisième donc, apparue en 2006, il avait perdu une partie de ses gênes –en même temps que sa prise d’air du capot, ses barres de toit et sa roue de secours arrière– en intégrant la catégorie des « SUV compacts ». Aujourd’hui, il rentre encore plus dans le rang en perdant sa porte arrière à ouverture latérale : le hayon s’ouvre en hauteur, comme chez ses concurrents. Dommage que ce ne soit pas en deux parties, mais à l’instar de ce que proposent le Honda CR-V et le Ford Kuga, cette ouverture peut-être motorisée (en série dès la finition intermédiaire Life).
Gain en longueur et en volume
Gagnant en modernité grâce à une allure plus dynamique, le RAV4 se fait pour le coup plus familial, les couples avec enfants étant d’ailleurs la cible principalement visée par Toyota. L’augmentation de la longueur de 20 centimètres (4,57 mètres, pour un empattement en hausse de 10 centimètres à 2,66 mètres) profite essentiellement aux passagers arrière, qui disposent d’un vaste espace pour leurs jambes, mais aussi au coffre dont le volume atteint désormais 547 litres. Un compartiment sous le plancher –à la place de la roue de secours– ajoute même 30 litres tandis qu’une fois les sièges arrière rabattus à plat d’un simple geste, le volume est porté à 1 746 litres.
C’est impressionnant mais il est dommage que tout cela manque de petits rangements, voire de tablettes pour les passagers arrière. Le RAV4 reste en fait moins familial qu’un monospace comme le Verso, mais se distingue par son filet de coffre bien pratique pour poser de petits sacs tout en les rendant accessibles de l’intérieur.
Une motorisation adaptée au marché
Sans véritablement s’assagir, le nouveau RAV4 se fait aussi plus modeste côté motorisation avec l’apparition, aux côté de la traditionnelle version 2.2 D-4D 150 chevaux 4x4, d’une version 2.0 D-4D 124 chevaux 4x2. C’est bien entendu celle-ci, facturée 28 990 euros en finition intermédiaire Life qui se vendra le plus, d’autant qu’avec 127 grammes de CO2/km, elle est exemptée de malus écologique. Face aux 4,9 litres/100 km annoncés par Toyota pour la consommation, nous avons mesuré avec la boîte manuelle 6 rapports, sur un parcours routier parfois vallonné, un excellent 6,5 litres/100 km, en conduite souple cependant.
A l’usage, cette version 124 chevaux ne démérite pas puisque la puissance et le couple de 310 Nm très tôt disponible suffisent largement malgré le poids de 1,6 tonne du RAV4. Celui-ci se montre donc à l’aise quel que soit le type de route emprunté. Mais il faut noter que la version 150 chevaux a été optimisée pour ne plus rejeter que 147 grammes de CO2/km. Elle ne souffre donc plus que d’un malus de 400 euros contre 1 000 euros auparavant. En usage souple, nous l’avons mesurée à 7 litres/100 km, c’est intéressant.
Signalons enfin la présence dans la gamme d’une motorisation essence 151 chevaux dont les ventes devraient rester confidentielles.
Un vrai 4x4 dans l’âme
A conduire, le RAV4 offre quasiment les mêmes impressions en version 124 chevaux 2 roues motrices qu’en version 150 chevaux 4 roues motrices, le surpoids de la transmission 4X4 étant compensé par la différence de puissance. Un peu moins typé « sport » que le Ford Kuga, il profite d’un châssis ferme mais aussi d’une certaine souplesse de suspension pour offrir de bonnes sensations de conduite sans oublier le confort des passagers qui disposent, à l’avant, de sièges bien enveloppants.
Testée sur des chemins de traverse caillouteux et remplis d’ornières, la version 4x4 se montre à la hauteur de la réputation du modèle. Dommage que le système de contrôle de vitesse en descente soit réservée aux modèles équipés d’une boîte automatique. Mais le point intéressant vient du dispositif de contrôle dynamique de conduite qui a été adjoint à cette transmission intégrale. Il permet de répartir le couple de façon intelligente entre les roues avant et arrière, afin de lutter contre le sous-virage, sans attendre que la trajectoire dévie. Dès le premier mouvement de volant, en entrée de virage, 10% du couple est ainsi envoyé aux roues arrière. La répartition peut aller jusqu’à 50-50 en fonction du ressenti des capteurs afin de renforcer l’accroche latérale des pneus. Cet équipement d’aide à la conduite et de sécurité nous a semblé un peu moins efficace que le Curve Control du Ford Kuga, mais il améliore tout de même la tenue de route et le niveau de sécurité du RAV4.
Sécurité et technologie
Cette sécurité est encore améliorée par d’autres équipements comme le détecteur de présence dans l’angle mort, l’alerte de franchissement de ligne et le passage automatique de feux de route en feux de croisement. Ils sont en option à 950 euros sur la finition intermédiaire Life et en série sur la finition haute Lounge. On regrette tout de même l’absence de système anticollision et de régulateur de vitesse adaptatif. On n’a d’ailleurs droit qu’à un simple régulateur, sans limiteur.
De manière générale, le nouveau Toyota RAV4 est bien équipé avec pour la finition Life les jantes alliage 17 pouces, la climatisation bi-zone, le hayon motorisé, l’allumage automatique des feux et des essuie-glaces, la caméra de recul et le système multimédia Toyota Touch à écran couleur tactile. Mais il faut passer à la finition Lounge pour bénéficier des sièges chauffants électriques et de la navigation. Plusieurs systèmes sont proposés, du Touch & Go de base au Premium à disque dur, en passant par le meilleur choix, le Touch & Go Plus et ses fonctions connectées (série sur Lounge, option à 950 euros sur Life). Par contre, le système de reconnaisse vocale qui y est associé reste perfectible. Il a été incapable de comprendre des injonctions pourtant simples comme une adresse de base (« Paris, rue de Rivoli ») à rentrer dans le GPS.
Des progrès à bord
Tous ces équipements s’utilisent dans un habitacle retravaillé avec efficacité, où les plastiques durs sont de moins en moins présents au profit de matières plus nobles comme le cuir et les imitations carbone. L’ergonomie des commandes est bonne, exception faite du bouton d’activation de l’alerte de franchissement de ligne, dont on se demande encore ce qu’il fait tout en haut à droite de la console centrale. Autre regret : le tableau de bord en lui-même qui reste vieillot avec ses gros compteurs et son entourage grossier malgré sa finition métallisée. Mais dans l’ensemble, ce n’est pas si mal.
Enfin, côté tarifs, le nouveau RAV4 se situe dans la moyenne de ses concurrents. Il débute à partir de 26 590 euros en deux roues motrices pour monter jusqu’à 38 390 euros en version 4 roues motrices.
Sources:Cartech.fr